Théo Giacometti
Photographe
Ce n'est pas la pluie
Marseille, 5 novembre 2018.
Deux immeubles viennent de s’effondrer dans le quartier populaire de Noailles en plein coeur du centre ville touristique de la deuxième ville de France. La ville semble au bord de l’effondrement, le nuage de poussière emplie la rue et recouvert le brouhaha . La cité vit au rythme du compteur morbide des pompiers. Ce sont finalement huit personnes qui trouveront la mort dans l’effondrement de ces immeubles insalubres et plusieurs centaines seront évacuées de leur apaprtement dans les jours suivants.
Les habitants s'amassent contre les barrières des policiers. Certains aimeraient rentrer chez eux, d'autres viennent chercher des informations, des nouvelles de leur proches.
Marseille semble au bord de l'effondrement. Plus de 1500 personnes de 180 immeubles sont évacués dans les jours suivants. Les habitants s'inquiètent : « Chez moi il y a une fissure qui part de la porte, jusqu'au toit, tout le long de l'immeuble. Venez, je vous montre ! » Les plaies de Marseille s’ouvrent en grand.
Et la pluie, incessante, ruisselle encore sur les façades délabrées, imbibe les planchers miteux et les toitures éventrées. Face au silence des pouvoirs publics, les habitants s’insurgent. Tous témoignent et se racontent ce qu'ils savent déjà : c'est toute une rue, un quartier, une cité qui s'effrite : les planchers troués, les câbles qui pendent et les rats qui courent. Alors ils se retrouvent et se rassemblent pour pleurer les uns contre les autres et organiser la suite : après la tristesse, la rage.
On cherche des responsables bien connus : le clientélisme, le système Gaudin, la volonté farouche de chasser les classes populaires du centre ville, la misère, la violence, la spéculation et les marchands de sommeil.
À Marseille, les planchers s'effondrent et la colère monte.
Onze mois plus tard, alors que le théâtre politique s'agite à l'approche des élections municipales, les blessures peinent à se refermer, les habitants à trouver leur logement et le système judiciaire à trouver des coupables.
Deux immeubles viennent de s’effondrer dans le quartier populaire de Noailles en plein coeur du centre ville touristique de la deuxième ville de France. La ville semble au bord de l’effondrement, le nuage de poussière emplie la rue et recouvert le brouhaha . La cité vit au rythme du compteur morbide des pompiers. Ce sont finalement huit personnes qui trouveront la mort dans l’effondrement de ces immeubles insalubres et plusieurs centaines seront évacuées de leur apaprtement dans les jours suivants.
Les habitants s'amassent contre les barrières des policiers. Certains aimeraient rentrer chez eux, d'autres viennent chercher des informations, des nouvelles de leur proches.
Marseille semble au bord de l'effondrement. Plus de 1500 personnes de 180 immeubles sont évacués dans les jours suivants. Les habitants s'inquiètent : « Chez moi il y a une fissure qui part de la porte, jusqu'au toit, tout le long de l'immeuble. Venez, je vous montre ! » Les plaies de Marseille s’ouvrent en grand.
Et la pluie, incessante, ruisselle encore sur les façades délabrées, imbibe les planchers miteux et les toitures éventrées. Face au silence des pouvoirs publics, les habitants s’insurgent. Tous témoignent et se racontent ce qu'ils savent déjà : c'est toute une rue, un quartier, une cité qui s'effrite : les planchers troués, les câbles qui pendent et les rats qui courent. Alors ils se retrouvent et se rassemblent pour pleurer les uns contre les autres et organiser la suite : après la tristesse, la rage.
On cherche des responsables bien connus : le clientélisme, le système Gaudin, la volonté farouche de chasser les classes populaires du centre ville, la misère, la violence, la spéculation et les marchands de sommeil.
À Marseille, les planchers s'effondrent et la colère monte.
Onze mois plus tard, alors que le théâtre politique s'agite à l'approche des élections municipales, les blessures peinent à se refermer, les habitants à trouver leur logement et le système judiciaire à trouver des coupables.